Roland JV 1080

Caractéristiques : 7/10

Le JV 1080 est le grand classique des années 90. Sorti en 94, ce module s'inscrit dans la continuité du JV 80 et aurait été le plus vendu de l'histoire des synthétiseurs et en voie de conséquence, utilisé à toutes les sauces. Basé sur un processeur RISC 32 bits qui lui conférait à l'époque une puissance de calcul inégalée, c'est un peu la boîte à tout faire. Il propose une synthèse plutôt classique, à base d'échantillons internes, avec une polyphonie confortable de 64 notes, une multitimbralité de 16 voies et une section d'effets (commune à toutes les voies). Le module peut héberger 4 cartes d'extensions de la série SR-JV partagée par tous les instruments de la gamme : ces cartes permettent d'enrichir avantageusement la collection de sons internes.

Utilisation : 6/10

Archétype du module numérique en rack avec son petit écran et ses menus, le JV 1080 n'est pas très convivial. C'est surtout un problème pour programmer ses propres sons. En soi, la machine est plutôt facile à aborder dès que l'on a compris le principe général. Par contre, le fait d'avoir régulièrement à utiliser le bouton "Parameter" pour changer de mode s'avère vite agaçant. J'utilise énormément ce bouton, à tel point que sur mon JV 1080 celui-ci commence à montrer des signes de fatigue. Une simple ligne de 8 boutons supplémentaires aurait suffi à rendre l'édition moins pénible mais il faut croire que c'était trop coûteux pour le fabricant (qui a d'ailleurs revu sa copie avec le JV 2080).

Sonorités : 7/10

Les sons de base du JV 1080 n'ont rien d'exceptionnel aujourd'hui, mais à l'occasion ils peuvent dépanner. Toutefois, et c'est d'autant plus vrai que l'on dispose de cartes SR-JV, on peut obtenir des sons riches et convaincants en prenant le temps de programmer des patches qui sont de subtils mélanges des échantillons disponibles. Cette richesse des ingrédients de base contribue grandement à l'intérêt de la machine. Les puristes lui reprochent un moteur et des échantillons en 37 khz alors que la série JD savait déjà travailler en 44 khz, ce qui constitue en soi une regression (sans doute en contrepartie de la polyphonie et de la multitimbralité élevées pour l'époque). Malgré tout, le son du JV reste d'une qualité parfaitement exploitable. Il a globalement tendance à être feutré, ce qui est un atout pour certaines nappes et plutôt une faiblesse pour des sonorités qui se veulent plus tranchantes. Il y a beaucoup de démos du JV disponibles sur le net pour se faire une idée. Je vous en propose une ici en complément, sur quelques patches de mon cru (certains néanmoins basés sur les cartes Techno et Vintage Synths) :

Avis Global : 7/10

Le JV 1080 est l'image même du produit polyvalent mais consensuel. Dit autrement, il convient à de nombreux usages différents mais n'excelle vraiment dans aucun d'entre eux. Du coup, il a un côté boîte à outils pratique mais manque un peu de charme, d'autant que d'autres modules dans cette veine sont apparus par la suite. Quoi qu'il en soit, le JV 1080 reste intéressant au prix où on peut le trouver de nos jours. C'est sans doute la manière la plus directe d'avoir le son Roland "standard" à portée de la main. Au bilan, malgré une interface peu attrayante, je me surprends à avoir souvent envie de le programmer car les résultats sont généralement gratifiants. L'ajout de cartes d'extension permet d'obtenir une palette très riche et facile d'accès.



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