L'album commence par une introduction plutôt solennelle avec une montée en puissance progressive. Autant la structure du morceau a été réfléchie en amont, autant la composition mélodique est le fruit d'un jeu spontané. J'ai privilégié des sons synthétiques ayant une forte présence pour que l'auditeur soit dans le bain dès le départ !

J'ai voulu que ce morceau soit énergique et ambitieux, en ostinato, avec une séquence qui déferle, entrecoupée de deux intermèdes pour laisser place à un jeu expérimental sur les sonorités. Un thème mélodique fort fait une apparition surprise, assez tardivement. C'est un passage assez radical, dont je suis plutôt satisfait, mais qui ne se digère sans doute pas dès la première écoute !

Ce troisième mouvement paraît plus classique et plus calme de prime abord, avec une ambiance de cordes et des arpèges inoffensives. Mais le tout se trouve frappé par un thème plus sombre et inquiétant, créant un forte contraste. A la fin tous les éléments fusionnent, comme si une menace venait fatalement peser sur le climat de sérénité initial. Une musique à l'image d'un volcan qui trônerait au milieu d'un paysage aussi magnifique qu'inquiétant.

C'est un passage plus direct, moins cérébral, avec une structure assez simple et des éléments percutants, que ce soit la basse d'introduction ou le thème principal que j'ai voulu très entraînant. Même si des subtilités demeurent, l'ensemble dégage une énergie franche et positive.

Il y a une forte ambiguïté dans ce morceau qui paraît trop court pour être pleinement abouti et trop long pour n'être qu'une transition. A mesure que l'on avance, des créatures sonores se dressent à notre rencontre. On ne sait pas si ce sont des mauvais esprits mais dans le doute, on préfère repartir comme on est venu...

On enchaîne avec un mélange de puissance et de mélancolie. C'est un peu le sentiment de l'homme face aux forces de la nature ou face à son destin : il affronte les épreuves avec courage mais ça ne l'empêche pas d'être inquiet, en proie au doute.

Ce moment est un nuage musical, propice à la rêverie. Les sonorités flottent, en suspension dans l'air, et la mélodie s'y déploie avec légèreté et sérénité. Comme les notes ne touchent plus le sol, le temps semble fluctuant, instable. J'ai autant joué ici sur les timbres aériens que sur les notes légèrement décalées, sans repère précis.

Pour contrebalancer des passages faisant la part belle aux enchevêtrements sonores, je rêvais de donner aux variations mélodiques une place de premier plan sans pour autant négliger le travail sur les sons. Je suis content d'avoir atteint cet objectif sur ce morceau qui pour le coup, ambitionne d'atteindre des sommets !

Ce finale se veut à la fois un prolongement naturel du passage précédent et un changement radical : après avoir flirté avec les crêtes, cette fois-ci on décolle, on quitte la terre ferme pour de bon et on vole vers les sommets de l'atmosphère, vers les songes en apesanteur...

Fredziak